Attachée territoriale et culturelle de Normandie

Ce mercredi 1er février, nous sommes allés à la rencontre de Catherine Guillemant travaillant à la région Normandie depuis plusieurs années. Elle y occupe le poste d’attachée territoriale et culturelle ; elle est chef de projet depuis 2008 pour la candidature des plages du débarquement au patrimoine mondial de l’Unesco.

L’objectif de cette rencontre était de comprendre comment la région de Normandie fait pour préserver et valoriser la mémoire de la Seconde Guerre mondiale.

Les plages du débarquement, patrimoine mondial de l’Unesco ?

Catherine Guillemant nous a présenté le projet qu’elle mène depuis de nombreuse années : le projet d’inscription des plages du débarquement au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est une procédure très longue puisqu’elle est en cours depuis 15 ans.

Pour être reconnu en tant que patrimoine mondial de l’Unesco, un lieu doit posséder une valeur universelle exceptionnelle, qu’elle soit culturelle et/ou naturelle. Elle transcende les frontières nationales et représente un caractère inestimable pour les générations actuelles et futures. Telles sont les motivations qui ont poussé la Normandie à candidater. Cependant, ces plages bénéficient du label européen qui ne semble pas adapté à ce que recherche la région pour valoriser ce patrimoine. La région a fait le choix d’intégrer dans sa demande le paysage du débarquement dans sa globalité, qu’il soit visible ou invisible, alliés ou allemand.

Les débuts de la préservation des lieux de mémoire du débarquement

C’est dès 1945 qu’un comité du débarquement labellisé va faire voter une loi pour les premières actions de protections et de préservation de ce patrimoine. À la même période, le « ferraillage » commence ; c’est la récupération de tous les métaux (épaves, armes, tanks…) et l’envoi aux usines pour les faire fondre. L’argent généré est en partie reversé au comité du débarquement et servira pour les premières cérémonies de commémorations, ou encore les premiers monuments mémoriels, appelés « monuments signaux ». Pour l’anecdote, le maire de Longe-sur-mer s’est opposé au démontage des canons d’une batterie. Ceci renforce le témoignage de ce qui s’est passé sur ces plages. On se rend compte que la préservation a été parfois le fait de quelques individus, et ce, très tôt après le débarquement.

En 1954, le 1er musée qui ouvre est celui d’Arromanches sur les ports artificiels ; il est porté par le comité du débarquement. D’autres musées ou actions ne cesseront de se mettre en place, une dynamique toujours d’actualité.

Aliénor Bonneau